Gouffre du Petit Saint-Cassien – Massif de la Sainte Baume

Massif de la Sainte Baume

Gouffre du Petit Saint-Cassien – Massif de la Sainte Baume

Objectif : troisième séance et fin de formation en vue stage Initiateur

Date : vendredi 19 – dimanche 21 février 2016

Participants :

Michel : formateur

Antonio : initiateur

Lionel : stagiaire

Alain2 : stagiaire

Jean-Luc : collègue du Sophitaupe (COV)


Avec Antonio et Lionel, nous passons une première soirée et une bonne nuit au Mas de Biaou (Trets) et le matin nous fonçons au rendez-vous donné par Michel à 8 :30/9 :00 au bord du trou. Après une courte errance sur les petites routes sympathiques de la foret de Nans-les-Pins, nous trouvons l’entrée de chemin menant au trou. Nous sortons le matériel et commençons la préparation des kits (1 kit bouffe, 5 kits pour 18 cordes (366 m) pour aller jusqu’au fond (-310). Mince il nous manque 25m ! Coup de fil/sms à Michel pour lui demander s’il a par le plus grand et meilleur des hasards quelques dizaines de mètres dans la voiture. Heu ! Michel et Jean-Luc sont déjà partis mais sont en retard ! Pas grave on a du boulot avec les 340 m à enkitter.

Michel et Jean-Luc arrivent enfin et nous font coucou de la voiture en passant sans s’arrêter et en nous faisant signe que le trou n’est pas là !! Ce n’est pas le bon chemin ! Rien n’arrête un spéléo motivé ; on remet tout dans les voitures en respectant l’ordre des sacs (ben oui, on aurait l’air bête si les sacs étaient mélangés).

Arrivée au bon chemin, habillage et babillages, et hop, on prend le chemin, passe devant l’aven de l’écureuil (pas la petite bête mignonne mais l’hélicoptère qui a permis son repérage avec caméra thermique – c’est moins romantique mais bon !)

Qui se lance ? j’y vais (gasp, maman si tu voyais ton fils, Sylvain, mon fils, pourquoi tu veux faire de la spéléo avec ton père, qu’est-ce que je fais là,..)

Main courante et amarrage nat. sur un chêne qui a eu la bonne idée de pousser juste au bord du trou, plus dev à – 2 sur broche et c’est parti. Au passage correction et leçon de placement de… à peu près tout (tour mort sur l’arbre pour éviter que la boucle ne descende sur le tronc, amarrage nat sur arbre tête de puit avec cordelette dyneema et nœud de tisserand simple avec butée double. Bouh ! cela fait drôle vu la différence de taille de la cordelette et de la corde pour une tête de puit mais c’est esthétique et surtout il est facile de régler au millimètre près la longueur de l’amarrage. Je suis stressé par le regard de mes formateurs surtout qu’ils me dispensent leurs conseils alors que je suis les fesses dans le vide ! C’est parti !

.J’ai du mal à ne pas me jeter férocement sur la première broche que je vois et oublie de doubler l’amarrage de tête de main-courant (ben oui il n’y a qu’ une broche ! mais c’est tapissé de spits plus ou moins historiques et de jolies concrétions toutes gentilles et qui sont les bras ouverts). Michel insiste sur l’utilisation maximum des possibilités d’amarrages naturels : « regardez ! les gars, soyez critiques et inventifs, le spéléo n’est pas bourrin et il a un cerveau, si, si) De même sur une barre ou si un seul mousqueton est suffisamment sécure, il faut doubler les sangles ! Les puits s’enchainent, Lionel prenant le relai avec un beau P28 plein pot (un fractio sera rajouté par Jean-Luc à mi- puits pour faciliter la remontée (Fraction deux points bien sûr), le premier kit ayant été consommé.

Nous équipons un ressaut côté gauche de la salle, Jean-Luc descend et hop ! on le voit réapparaitre en vire sur l’autre flanc de la salle. On s’est gouré, il faut déséquiper et passer en vire facile mais aérienne (chute interdite) de l’autre côté (droit en descendant). On s’engage alors dans un petit actif qui disparait dans le premier méandre dit « le petit méandre ». nous profitons de la largeur encore acceptable pour casser la croûte avec sandwich au thon comme pièce principale de ce repas de gala.

Michel assure qu’il est facile ce petit méandre, juste deux ressauts de 5 et 6m et sinon, cool, pas vraiment étroit. Je crois Michel bien sûr, mais renonce, ayant peur de pousser trop loin dans mes ressources physiques (j’en ai consommé beaucoup avec le stress notamment lors de l’équipement sous le regard de mes « maitres » et c’est une reprise pour moi, alors les contorsions méandrineuses surtout lors de la remontée des ressauts, ce sera pour une autre fois quand j’aurai plus de caisse. Lionel, motivé, lui se lance ! Antonio propose gentiment de rester avec moi pour me tenir compagnie pendant l’heure estimée d’attente, bon il va dormir mais il est là (je rigole car nous discutons une bonne partie de l’attente). Je m’enroule dans une survie et c’est incroyable le gain thermique gagné, efficace ! Attention a bien isoler l’assise avec un kit ou une corde, on perd aussi beaucoup de calories par les fesses surtout qu’on est dans la partie humide. Gérer une attente, en en profitant pour se reposer, se réchauffer, c’est aussi de la spéléo.

Après une heure environ nous somme remontés avec Tonio dans les parties sèches de la salle pour des raisons de confort biologique pressant.

Nos trois amis arrivent après maints raclements qui sont loin de me faire regretter de ne pas y être allé. Lionel sort du méandre, heureux d’avoir repoussé ses limites, car il les a vraiment…repoussées dans le rouge ! Ils ont pu descendre une partie des puits entre le petit méandre et le grand méandre sans atteindre le fond pour corde trop courte (5m). Ah là là ! mais kicéka préparé les kits ?

Nous engageons alors la remontée. Je pars avec Jean-Luc, Tonio décidant de déséquiper pour « travailler un peu ! »

J’ai mis pour la première fois un pantin à la jambe droite et bêtement mis ma pédale, ajustée à demeure sur la jambe sous des élastiques, du même côté (ben oui quand on dit qu’un spéléo ça a un cerveau, c’est vrai mais il y a des exceptions !). Enfin je galère pas mal car rien ne marche comme avant quand, il y a 25 ans, je n’avais qu’une pauvre pédale simple et libre sur le jumar. Les sorties de puits m’opposent quelques belles résistances, perdu que je suis entre ma pédale dont je n’arrive pas à me débarrasser et mon pantin qui saute quand je compte sur lui, et refuse de quitter la corde quand je le prie de la quitter avec forces jurons.

Arrivé à l’avant dernier puits, je guette les premiers rayons diffus de la belle lumière provençale Sainte Baumoise, bon c’est encore tout noir et arrivé en bas du P17 d’entrée c’est encore noir, gasp ! c’est pas le dernier puits ? mais si, abruti, il est 21:00 et finalement c’est des étoiles qui éclairent la dernière longueur. Autre impression : attendant Lionel en bas du puits et me reconstruisant quelques forces pour cette dernière volée, un crépitement doux autour de moi et je reçois sur le dos et la tête ce qui s’apparente à de la pluie, bizarre, le ciel est étoilé ; un coup de vent a fait tomber dans le puits, dont le sol en est tapissé, une pluie de feuilles mortes.

Je sors suivi de Lionel. On est cassé tous les deux !

Temps passé sous terre : 9 :00 dont une heure approximativement d’attente pour Tonio et Alain

Profondeur atteinte : 180 m pour Lionel, Michel et Jean-Luc, 115 m pour Tonio et Alain

Nous nous déséquipons dans la nuit et rentrons au gîte pour des agapes biens arrosées et des discussions jusque tôt le matin.

Nous rentrons à la maison, non sans passer par le lavoir de Valbonne pour le nettoyage du matos.

Un super week-end de spéléo plaisir et enrichissante techniquement, de convivialité et de partage autour d’une vraiment belle activité.

Equipement réalisé sur les premiers puits :

P17 : 2 AN (arbres) + DEV sur B (-2)

P6 : B + 1 Spit+MC+ Barre

P9 : CP + 1 Spit + 1 AN

P28 : 1 AN + MC + 2 AN + 1 fractio mi-puits 2 Spits

P22 : 1 AN + 1B + Y 1 AN/1 Spit

J’ai oublié de prendre mon appareil photo dans le gouffre aussi je n’ai que quelques photos des lavandières à proposer !

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À propos Alain Lecuyer

Membre Garagalh depuis octobre 2015

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